vendredi 12 avril 2013

L’offshore secrète des van Zeeland à Panama

 
EXCLUSIF - L’ex-Premier ministre Paul van Zeeland a été actionnaire d’une société offshore créée en 1946 au Panama. Sa petite-fille Catherine, membre du cabinet de Joëlle Milquet, est administratrice de cette coquille depuis 2005. Elle affirme n’en avoir tiré aucun profit. Un compte chez ING au Luxembourg a été régularisé en 2010, mais l’offshore est toujours en vie aujourd’hui.

C’est l’histoire d’un secret de famille bien gardé. Qui n’a même jamais suinté. L’histoire d’une fraude fiscale silencieuse, aux accents claniques, qui apparaît s’être étalée sur plus de 60 ans. Au cœur de l’intrigue, une société offshore créée en 1946 par un ancien Premier ministre. Légué dans la plus grande discrétion à ses enfants, cet encombrant « cadeau » explose aujourd’hui à la figure de sa petite-fille, une proche de la vice-Première Joëlle Milquet. Et au visage de la Belgique tout entière.

Dans le rôle – involontaire – du schtroumpf farceur, un monument de la politique belge : Paul van Zeeland. Premier ministre (1935-1937), ministre des Affaires étrangères (1949-1954), sénateur catholique et bourreau électoral du rexiste Léon Degrelle (lors d’une élection législative partielle en 1937), Paul van Zeeland participera entre autres à la création de l’OTAN, de l’OCDE et de la CECA. Un homme d’Etat.

Celle qui encaisse la déflagration, c’est Catherine van Zeeland. Elle s’est lancée en politique sur les traces de son illustre grand-père lors des élections communales de 2000 à Forest. Elue échevine PSC des travaux publics et de l’urbanisme, elle se représentera sur les listes en 2006 (communales), 2009 (régionales), 2010 (fédérales) et 2012 (communales). Conseillère communale cdH à Forest, elle est surtout proche de la vice-Première ministre et ministre de l’Intérieur et de l’Egalité des chances, Joëlle Milquet, dont elle est membre du cabinet depuis cinq ans au sein de la cellule stratégique Egalité des chances.

Flashback. Le 17 septembre 1946, la Compañia de Servicios y Consejos S.A. (en français : Compagnie de services et de conseils) est portée sur les fonts baptismaux au Panama, un paradis bancaire et fiscal. Des documents du Registre des sociétés panaméen, que Marianne s’est procurés, permettent de brosser un portrait épuré, mais néanmoins édifiant, de cette offshore qui traversera imperturbablement la seconde moitié du 20e siècle.

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Une enquête (5 pages) à lire dans Marianne ce samedi en kiosque, ou en version électronique sur GoPress.be.

 

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